Le S&P 500 a progressé de 13 % depuis le début de l’année 2025, atteignant de nouveaux sommets historiques à la clôture.
Cette performance a surpris de nombreux analystes, d’autant plus que le président Donald Trump a imposé il y a quelques mois des droits de douane généralisés, initialement perçus comme un facteur négatif pour les marchés.
Pourtant, l’économie américaine a montré une résilience relative, soutenue par une forte augmentation des dépenses dans les technologies liées à l’intelligence artificielle, qui ont ajouté plus d’un point de pourcentage à la croissance du PIB au premier semestre.
Les résultats des entreprises se sont également révélés meilleurs que prévu, en particulier dans le secteur technologique.
Historiquement, les marchés boursiers tendent à progresser pendant les phases d’assouplissement monétaire. La Réserve fédérale a récemment abaissé son taux directeur de 25 points de base, sa première réduction depuis décembre 2024, après une pause de neuf mois liée à l’incertitude entourant la politique commerciale de l’administration américaine.
La Fed a adopté une approche prudente, équilibrant deux risques :
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Une hausse de l’inflation due aux droits de douane
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Un affaiblissement du marché du travail
Avec une création d’emplois mensuelle moyenne limitée à 27 000 entre mai et août — la pire période depuis 2010 (hors pandémie) — l’option de l’assouplissement monétaire a fini par s’imposer.
L’histoire conforte ce choix : depuis 1985, lors des huit épisodes où la Fed a baissé ses taux après au moins six mois de stabilité, le S&P 500 a généré un rendement annuel moyen de 13 %. Hors récession, ce rendement moyen est monté à 16 %.
Partant de la clôture de l’indice à 6 600 points le 17 septembre, un retour conforme à la moyenne historique porterait le S&P 500 à 7 458 points sur l’année à venir, soit une hausse d’environ 12 % par rapport au niveau actuel de 6 632 points.
Néanmoins, l’optimisme de Wall Street doit être nuancé. FactSet Research prévoit que l’indice atteindra 7 310 points d’ici 12 mois, soit un gain de 10 %. La croissance des bénéfices des entreprises devrait ralentir au second semestre 2025, en raison de la contraction des marges provoquée par les droits de douane et d’une inflation en accélération, passée de 2,8 % en mai à 3,1 % en août selon l’indice des prix à la consommation.
Parallèlement, l’indice se négocie actuellement à 22,5 fois les bénéfices prévisionnels, un niveau historiquement élevé observé seulement lors de la bulle Internet et de la pandémie — deux épisodes suivis de corrections brutales. Même si l’histoire ne se répète pas forcément, le marché reste vulnérable à une dégradation des perspectives économiques ou à des résultats d’entreprises inférieurs aux attentes.
Dans ce contexte, les investisseurs devraient éviter les titres surévalués, notamment ceux qui n’affichent pas encore de rentabilité claire. Il est préférable de privilégier les entreprises offrant des valorisations raisonnables et un potentiel de croissance durable des bénéfices sur cinq ans. De plus, renforcer les positions de liquidités dans les portefeuilles pourrait permettre de profiter d’une éventuelle correction pour entrer à des niveaux plus attractifs.
Le moment est-il opportun pour acheter des actions du S&P 500 ?
Avant d’investir, il est essentiel d’évaluer la conjoncture économique globale, l’orientation de la politique monétaire et les perspectives bénéficiaires des entreprises. Le S&P 500 reste une option valable de diversification, mais la prudence s’impose dans les conditions actuelles du marché.
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